Entretien avec le crack jockey Olivier Peslier

Interview d’Olivier Peslier : entretien avec un passionné de chevaux

Bonjour les amis. Je suis ravi de vous retrouver à l’occasion de cette première de “parole de pro” avec Olivier Peslier ! “Monsieur Groupe 1” (162 courses de Groupe 1 à son palmarès) m’a offert un entretien marquant. Nous avons retracé sa vie hors normes et Olivier m’a confié sa vision des courses et du métier de jockey ainsi que son actu.

Je dois vous confier que j’avais préparé des questions mais, après dix minutes de discussion en amont de l’enregistrement, j’ai vite réalisé qu’Olivier est une personne authentique, passionnée par les chevaux, son métier et les gens. La conversation s’est donc déroulée si naturellement qu’avec “Olive”, nous avons décidé de vous offrir cette vidéo “telle quelle”, en toute spontanéité. La voici :

Entretien avec Olivier Peslier

Olivier Peslier : un parcours hors norme et une passion intacte

Olivier Peslier partage son ressenti sur le métier de jockey et les courses hippiques. Certains découvriront cet univers tandis que d’autres s’estimeront déjà experts mais l’important est d’en parler, car c’est un métier formidable. Malgré avoir arrêté la compétition, la passion d’Olivier pour les chevaux reste 100% intacte et cela se ressent.

Les gens perçoivent souvent les cotes et les résultats, parfois ils se rendent sur les champs de course, mais ce sont les histoires humaines qui sont essentielles. Simon insiste sur le fait qu’Olivier doit mettre en avant ces aspects dans ses vidéos, car c’est ce qu’il ressent dans son contenu. Il recommande vivement la chaîne YouTube d’Olivier, saluant son contenu naturel et humble.

Un palmarès vertigineux

Le palmarès d’Olivier Peslier est ahurissant : 3700 victoires dont 162 courses de Groupe 1 sur tous les continents (!).

Olivier Peslier explique que cela a demandé beaucoup de sacrifices. À leur époque, les jeunes apprentis quittaient le domicile familial à 14 ans pour intégrer une école en pension. Ils ne rentraient chez eux que le week-end et les longs trajets en train rendaient cela difficile. Beaucoup, comme lui, n’avaient pas toujours les moyens de faire les allers-retours chaque week-end.

Cependant, ils restaient ensemble, s’occupant les uns des autres. Cette solidarité a forgé de fortes relations entre apprentis, qui dormaient à quatre ou six par chambre, un peu comme à l’armée. Les matins du lundi au samedi midi étaient consacrés aux écuries. Les après-midis, du lundi au vendredi, étaient dédiés à l’école et les mercredis après-midis au sport. Lorsque j’interroge Olivier sur la perception de cette période, si elle était difficile ou si c’était une période de “pain noir” avant le succès, Olivier explique que le but était de développer la cohésion.

Comme à l’armée, ils étaient tous ensemble. En première année, le couvre-feu était à 21h. S’ils chuchotaient, ils étaient punis, par exemple en allant courir sur le terrain sans chaussures. La solidarité était forte et la formation à une vie dévouée au cheval certaine.

Les secrets de la réussite

Comment Olivier a t-il atteint un tel palmarès (4 Cravaches d’Or, 4 Prix de l’Arc de Triomphe…). Comment est-il passé d’apprenti à 14 ans à un tel niveau, parmi des centaines d’autres jockeys ? Quelle est la clé de la réussite : la passion, le travail, la chance ?

Olivier estime que c’est un peu comme dans tous les milieux. Dans sa promotion, ils étaient une centaine, venant de tous horizons. Il cite l’exemple de Stéphane Pasquier, qui venait de Nanterre et n’avait jamais monté à cheval, mais qui a également gagné l’Arc de Triomphe et est toujours actif aujourd’hui (“Monsieur Quinté”). Olivier, lui, avait déjà fait des courses de poneys, ce qui lui a donné un avantage. Mais il faut se battre tous les jours, être dans une bonne écurie, et gagner la confiance des propriétaires et des entraîneurs.

Quel est le secret pour se glisser parmi les meilleures écuries et obtenir les meilleurs chevaux ? Olivier révèle que le secret réside dans le travail, la passion, l’analyse et la prise de décision instinctive. Il faut prendre la bonne décision, tomber sur un bon cheval qui vous fait remarquer, et ensuite, c’est un effet domino. Le plus difficile est de faire tomber le premier domino. Une fois cela fait, les entraîneurs et propriétaires vous remarquent.

Alexis Pouchin, le “chouchou” D’Olivier ?

Olivier Peslier donne l’exemple d’Alexis Pouchin, un jeune jockey prometteur qui a brillamment monté dans le Derby d’Epsom cette année, une course mythique. Même si on ne gagne pas, la participation peut être un tremplin. Olivier a eu la chance de gagner ce derby en Angleterre en 1998 avec High RiseIl dans une ambiance de feu. L’ex crack jockey évoque aussi Michel Barzalona et sa victoire avec “C’est moi”, des moments forts où l’on gagne à l’étranger et où le drapeau tricolore flotte. C’est comme au football, on a l’impression d’avoir gagné même sans être sur le terrain.

La première victoire, l’émotion la plus forte de sa carrière ?

Quelle a été l’émotion la plus forte de sa carrière? Olivier répond que “c’est la première victoire”. Il a monté sa première course à 16 ans, a terminé deuxième la première fois, puis a gagné sa course lors de la même réunion à Rouen. Il a fait ses débuts chez Patrick Biancone, puis a rejoint l’écurie de Nicolas Clément où il est devenu tête de liste des apprentis. “La première victoire est cruciale car elle en amène de nombreuses autres”.

Maintenir un niveau d’excellence constant, la clé pour durer !

Quelle a été la plus grande qualité d’Olivier durant ses 35 années de carrière ? Le maintien d’un niveau d’excellence constant. Olivier confirme qu’il faut avoir de bons propriétaires et surtout de bons chevaux. Il ne faut pas rater une seule monte et maintenir un niveau d’excellence constant car même si l’on gagne beaucoup, “ce sont les belles courses qui restent gravées”.

On se souvient du jockey qui a monté tel cheval lors d’une course mémorable, même pour les ventes de yearling. Il faut viser l’élite. Le respect des chevaux, des propriétaires, des entraîneurs est primordial. L’arrivée des agents a facilité la gestion administrative, auparavant très complexe. Il fallait suivre les chevaux, analyser les concurrents, un travail constant.

La gestion de la pression

La pression a-t-elle été présente tout au long de sa carrière ? Comment l’a-t-il gérée, venant des propriétaires, des entraîneurs, de l’entourage, et même des parieurs ? Olivier explique que la pression est toujours là même si on ne la ressent pas consciemment. Il faut toujours obtenir des résultats. Les débuts sont très importants pour un cheval, il faut le mettre en confiance. Si on le brusque, on risque de le “perdre”.

Il faut s’adapter, car un jockey n’a qu’une ou deux secondes pour prendre une décision. Parfois, les informations de l’entraîneur ne correspondent pas à la réalité sur la piste. Il faut sentir le cheval, c’est là que la différence se fait. Plus les courses sont importantes, plus la concentration est intense.

Chacun a sa méthode pour se concentrer : lire, se détendre, faire du sauna (pour Olivier, aussi pour le poids), respirer, se projeter dans la course. Il se souvient avoir parfois été tellement concentré qu’il ne disait pas bonjour à des connaissances, absorbé par ses pensées. Rester focus est essentiel.

L’importance de l’instinct

Les chevaux, comme les humains, ressentent l’état d’esprit. Un cheval peut être bien un jour, moins bien le lendemain. L’état d’esprit du jockey compte énormément. Olivier compare cela à la plongée sous-marine : même expérimenté, il lui est arrivé de ne plus pouvoir respirer à cause de soucis extérieurs.

Il faut être “cool” dans ces moments. Les jockeys peuvent monter plusieurs fois par jour. Une fois une course terminée, il faut passer à autre chose, qu’elle se soit bien passée ou non. Chaque course, chaque cheval, chaque atmosphère est différente. Après une victoire, il faut vite revenir sur terre et se préparer à la suivante. Le matin, l’entraînement est aussi primordial, car c’est pour l’avenir des chevaux. L’entraîneur attend le feedback du jockey pour savoir si un cheval est prêt.

L’avenir des jockeys

Olivier a t-il des “coups de cœur” ? Ou perçoit t-il des qualités particulières chez certains jeunes qui pourraient percer ? Olivier estime qu’une nouvelle génération est en pleine progression, avec de nombreux départs à la retraite qui laissent la place aux jeunes. Il souligne la difficulté du métier aujourd’hui. Il y a aussi beaucoup plus de femmes qu’à son époque.

Le système de formation a changé : à 14 ans, les jeunes n’ont plus le droit de travailler tous les jours, ce qui signifie qu’ils travaillent trois ou quatre fois moins. Il est donc impossible de commencer à 16 ans avec la même préparation qu’avant, perdant ainsi deux ou trois ans d’apprentissage.

Cependant, il a récemment assisté à des courses de poneys et a été impressionné par des jeunes cavaliers issus du concours hippique. Ils sont beaucoup plus investis, avec des compétences en obstacle, en cross et en plat. Ils sont jeunes (10, 12, 14 ans) et très méticuleux. On peut les repérer à leur comportement. Les apprentis actuels sont moins visibles. Pour Olivier, ceux qui commencent plus tôt ont plus de chances. Il prépare d’ailleurs une vidéo à ce sujet. Il a vu des jeunes qui “grattent l’encolure” de leur poney avec une grande détermination.

L’importance de la pratique

Olivier insiste sur l’importance de la pratique car c’est comme au golf ou au basket : plus on s’entraîne, meilleur on devient. Il faut monter à cheval tous les jours, même pendant les jours de repos, pour développer les automatismes. Sur la piste, il faut savoir lire le terrain afin d’anticiper. Il pense que les jeunes manqueront d’expérience au départ mais le conseil d’Olivier aux jeunes est de travailler, travailler, travailler. Il n’y a pas de secret, à part peut-être sur la PlayStation ! Dans n’importe quel sport, la pratique est la clé.

La nouvelle vie d’Olivier Peslier : entre passion et projets

Comment Olivier a vécu l’arrêt de sa carrière de jockey, un métier si prenant et passionnant ? “Monsieur Groupe 1” s’interroge sur la difficulté de tourner la page. Olivier explique qu’il y pensait depuis longtemps et que des changements dans sa vie personnelle ont précipité cette décision. Il faut savoir se remettre en question et prendre un nouveau départ.

Son cheval Indian Streak

Cependant, sa passion pour les chevaux est toujours là car il monte toutes les semaines chez Antoine de Watrigan à Mont-de-Marsan, où se trouve son cheval Indian Streak. Son cheval va très bien et devrait courir fin juin à La Teste malgré la petite “déception” de son ultime course (tout de même 3ème du Prix de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse).

C’est un plaisir d’être associé à des personnes et d’avoir des chevaux à soi, même partiellement. Olivier est souvent sollicité par des clients pour des conseils sur les chevaux et l’élevage. Il aime discuter de ces sujets même si les courses ont beaucoup évolué.

Conclusion

Olivier Peslier. Un crack jockey mais avant tout un grand passionné de chevaux
Olivier Peslier Un crack jockey mais avant tout un grand passionné de chevaux

Olivier est un mec bien comme on dit. Malgré son immense carrière et son tempérament de compétiteur (de gagneur on peut le dire), c’est quelqu’un de très accessible et de nature. Il transpire “cheval”. Cet entretien restera comme un événement marquant pour moi. Et à la fin c’est toujours Olivier Peslier qui gagne !

À propos de Simon

Le turfiste pronostiqueur hippique professionnel

Passionné des courses depuis 1997 et pronostiqueur professionnel depuis 2012, j’espère que mon analyse et mes pronos vous sont utile pour préparer votre turf chaque jour ! Depuis toutes ces années, je tente de faire de prono-turf-gratuit.fr un véritable paradis pour les turfistes. Je vous souhaite une belle journée.

Simon, mais tout le monde m’appelle “Le Turfiste”.

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